Après douze numéros, qui vous ont charmés, surpris, captivés, amusés parfois, Onuphrius opère une petite mutation : notre revue ne paraîtra plus le dimanche, mais le mardi, toujours une semaine sur deux. Pourquoi ce changement ? Parce que les Français sont plus portés à lire dans la semaine que le dimanche, jour où l’on dispute une partie de tennis avec son vieux camarade Leroux, dit La Pomme, où l’on rend visite à sa tante Léontine, où l’on mange des macarons à la vanille, qu’on trempe, bravant l’interdit, dans son café. Quant au mardi, troisième jour de la Création, où la terre ferme apparut d’entre les mers et où poussèrent herbes et arbres fruitiers, c’est le jour où il est dit par deux fois que « cela était bien ». Or qu’est-ce qu’écrire, sinon faire croître, sur le sol du réel, les fruits colorés et savoureux de son imagination !
Autre changement : nous donnerons désormais une part un peu plus grande – une fois sur trois au lieu d’une fois sur quatre – aux textes d’auteurs de jadis, oubliés ou méconnus du public contemporain. C’est une bonne école, et nous sentons qu’au contact de ces plumes anciennes, les nôtres s’affûtent : elles apprennent leur métier.
C’est donc après-demain, le mardi 20 février, que vous pourrez trouver ici notre numéro 13, consacré cette fois à un des plus remarquables nouvellistes contemporains, Eric Faye, qui nous fait l’amitié de nous confier une nouvelle inédite, dans le genre fantastique qui lui est cher.
Evariste Couy-Neveu