Jean-François Foulon
Amis lecteurs, vous pouvez le voir, Onuphrius a quelque peu changé sa mise en page : au lieu que chaque nouvelle soit précédée d’un éditorial – qui, en termes bloguistiques, prend l’aspect et le nom d’un article –, nous préférons, à partir de ce numéro, inclure nos considérations préalables sous le titre même de la nouvelle offerte à votre lecture. Cela présente, à notre avis, deux avantages : laisser apparaître en tête de page le dessin de la quinzaine, que l’on doit à l’un de nos talentueux illustrateurs (aujourd’hui à Rivka Tsinman) ; donner à ceux qui consulteraient telle nouvelle, dans trois mois ou dans trois ans, les renseignements qui s’y rapportent, sans qu’il soit besoin de les rechercher dans un article autonome. Si nous avions à vous communiquer, dans l’avenir, des idées ou des informations dépassant le seul propos de l’introduction au texte, cela ferait alors l’objet d’un éditorial spécifique. Nous espérons que cette réforme vous conviendra… N’hésitez pas à exprimer ici votre protestation ou votre approbation.
La nouvelle que nous avons la joie de vous proposer aujourd’hui a pour auteur Jean-François Foulon, écrivain belge (mais d’ascendance française par sa mère). Elle avait d’abord paru en juin 2008, dans une version notablement différente, dans le blog de l’auteur, Marche romane. Né à Libramont en 1960, Jean-François Foulon a passé son enfance à sillonner les routes de l’Ardenne, riche terre littéraire. Après des études de lettres et une licence en philologie romane, il entra dans un ministère à Bruxelles – comme le jeune Huysmans l’avait fait à Paris. Cela ne l’empêcha pas de collaborer avec des revues littéraires, en tant que critique : Le Journal de la Culture, La Presse littéraire, Le Magazine des Livres… ni d’écrire ses propres œuvres d’imagination : nouvelles, poèmes, ainsi qu’un premier roman.
Vous en saurez davantage sur l’auteur en lisant, à la suite de cette nouvelle, la substantielle interview qu’il nous donne. Pour l’heure, place à la pure littérature avec Sans nouvelles d’elle, conte finement fantastique qui place au centre de son questionnement l’art, les affinités électives, et le jeu parfois dangereux de relations épistolaires qui restent à jamais désincarnées.
Le phalanstère éditorial
SANS NOUVELLES D’ELLE
Toute ressemblance avec des personnes existantes…
C’est un lundi que j’ai reçu sa première lettre. Etrange. Je ne la connaissais pas mais elle disait qu’elle était passée à la galerie et qu’elle avait apprécié mes peintures. Ma foi, cela fait toujours plaisir, mais j’avais beau faire un effort de mémoire, je ne parvenais pas à me souvenir que quelqu’un fût passé récemment. En fait, je travaille surtout à l’arrière du bâtiment, c’est là que se trouve mon atelier et toutes mes toiles en chantier. Quand un visiteur se présente au magasin, ce qui est assez rare, il faut bien le reconnaître, j’entends la sonnette et je vais jeter un coup d’œil, non sans m’être essuyé les mains au préalable. Cette semaine il y avait bien eu quelques copains qui étaient passés, et puis Sophie, pour l’exposition à la Cité, mais en dehors de cela, rien. Ma correspondante avait dû entrer et faire sa visite sans que je ne m’aperçoive de rien. Dommage.
Je n’y pensais plus quand j’ai reçu une deuxième lettre. Cette fois, il s’agissait d’une véritable analyse de mes toiles et surtout de celle que j’avais intitulée Soleil couchant Ma correspondante y passait tout en revue, le ton des couleurs, les jeux d’ombre, la composition du paysage, les effets produits, et cela dans une missive qui ne faisait pas moins de cinq pages. Diable ! Si les critiques d’art et les journalistes pouvaient être aussi élogieux et surtout aussi loquaces que cette étrange inconnue, je serais un peu plus célèbre. Non que je sois entièrement obscur… mais personnellement les mondanités m’ennuient ; or, c’est évident, pour réussir dans ce milieu, il faut se montrer : aller aux vernissages des collègues, serrer des mains, bavarder avec quelques députés, parler politique avec un ministre, lancer une galanterie à la femme d’un attaché culturel (sans aller trop loin, bien entendu, juste ce qu’il faut pour être sympathique et ne pas se faire oublier). Hélas, toutes ces réceptions m’agacent profondément et je préfère de loin rester seul avec mes pinceaux, plutôt que de me gaver de petits fours tout en buvant du Martini.
Lorsque arriva le troisième courrier, je dois admettre que je ne fus guère surpris : je l’attendais, et même avec une certaine impatience. Le contenu était semblable au précédent, mais son auteur élargissait le champ de ses investigations à l’ensemble de la peinture contemporaine. Je n’avais jamais rien lu d’aussi percutant et d’aussi captivant. De plus, la dame me donnait son prénom : Yseut (avait-elle son Tristan ?), son adresse (un petit village des Pyrénées Orientales) et même son adresse électronique (laquelle allait s’avérer fort utile). Cela dit, comment, habitant si loin de mon antre, avait-elle pu passer par la galerie et voir mes tableaux, ça c’était une véritable énigme. Cependant, je ne me suis pas torturé les méninges avec ce problème : cela faisait partie du mystère général qui entourait Yseut, tout comme ses lettres, sa sagacité d’analyse ou le ton quasi affectueux qu’elle employait sans me connaître. Nous, les artistes, nous sommes comme cela, pas rationnels pour un sou. Au surplus, l’insolite de la chose n’était pas pour me déplaire et, avouons-le, renforçait le charme qui émanait des lettres de la belle Yseut.
Certes, je ne savais pas si elle était belle, mais je ne pouvais me l’imaginer autrement. Et puis je me suis dit que, si elle m’avait donné son adresse de messagerie, c’était évidemment pour que je l’utilise. Ne pas le faire eût été un crime : je lui ai donc adressé le soir même un fichier de quatre pages (police Arial 9), dans lesquelles je manifestais mon contentement d’avoir « rencontré » une personne aussi sensible et aussi douée pour parler de la peinture.
Il s’ensuivit une correspondance régulière pendant plusieurs mois. J’écrivais et je recevais deux messages par jour, quand ce n’était pas trois. Les sujets traités tournaient toujours autour de la peinture, mais derrière ce thème, on sentait poindre les questions fondamentales. C’est que l’art n’est souvent qu’un moyen d’accéder à autre chose, à une vérité cachée que nous imaginons exister quelque part, sans bien savoir où elle se trouve. Yseut, elle, ne peignait pas, mais elle écrivait. Oh, elle n’était pas publiée, mais on sentait que l’écriture était pour elle un besoin vital et qu’elle constituait un moyen de se connaître et de connaître le monde. La parole, disait-elle, il n’y a que cela de vrai. Nommer c’est créer, et créer c’est toucher au divin. Quand elle s’exprimait de la sorte, elle éveillait en moi des échos insoupçonnés. C’est que, comme tous les peintres, je ne suis finalement qu’un manuel. Je travaille avec mes doigts, je mélange les peintures, je les étale sur la toile, je me bats avec elles et en bout de course, si tout se passe bien, j’arrive à créer un univers, un peu comme un maçon qui parvient à réaliser une maison en partant de rien. Yseut, elle, était davantage portée sur la réflexion théorique, mais ses mots me faisaient découvrir une vérité que je connaissais bien : une vérité enfouie au plus profond de moi, une vérité qui se concrétisait dans mes peintures mais que j’aurais été bien incapable d’exprimer de vive voix.
Ici, il ne s’agissait certes pas de parler mais de lire, puisque c’était une correspondance virtuelle que j’avais sous les yeux. C’était cela qui était fascinant. Si j’avais eu Yseut devant moi, il aurait fallu s’exprimer oralement et traduire par des paroles ce monde indicible dans lequel nous pénétrions chaque jour plus avant. Or, sans que je sache bien pourquoi, cela n’eût pas été possible. Par la magie de l’écrit nous parvenions insensiblement à nous dévoiler l’un à l’autre, et la peinture ne m’apparaissait plus que comme un prétexte pour atteindre une autre vérité, que je qualifierais d’ontologique. Comprenez-moi bien, je n’étais pas amoureux d’Yseut, mais ce qu’elle écrivait me renvoyait à une réflexion existentielle. Nous étions deux êtres humains face à face, en train de se demander leur raison d’être sur cette terre. Si nous parlions de nous, c’était moins de nos individualités propres que de notre appartenance à une espèce commune. Nos propos tournaient donc autour du destin et de ce qu’il convient de faire de sa vie. Par exemple, fallait-il laisser des traces de son passage ? Était-ce vraiment important ? Moi qui en laissais avec mes peintures, j’avais tendance à dire que non, et elle qui s’exprimait à travers des mots éphémères affirmait le contraire.
Yseut m’était devenue indispensable. Je vivais à travers ses yeux et, tout ce que je réalisais, je le passais inconsciemment au crible de son jugement futur. Ainsi elle m’avait encore longuement écrit au sujet de ma toile Soleil couchant, toile qui semblait décidément la fasciner et dont elle avait analysé les moindres détails, surtout la touffe de lavande dont on devinait les contours à l’avant-plan. Or dans les autres toiles que j’ai peintes depuis, j’ai chaque fois inséré cette touffe de lavande, dans laquelle mon amie voyait comme la quintessence du monde (des couleurs atténuées par le crépuscule et une senteur bien réelle, qu’elle pouvait imaginer à partir de la toile). Cette lavande représentait pour elle la vérité dissimulée qu’il importait de conquérir.
Elle me faisait aussi lire les poètes, que je croyais pourtant connaître, mais que je redécouvrais à travers ses commentaires. Baudelaire, bien sûr, mais aussi Rimbaud et Jaccottet. À la fin, je ne peignais plus en reproduisant la réalité que je voyais, mais en m’inspirant des poèmes qu’elle m’avait fait lire. On peut dire que j’étais sous son influence mais l’inverse était vrai aussi. Je lui parlais de peintres dont elle ignorait à peu près tout et elle se documentait à leur sujet, avant de les aborder dans ses longs et judicieux commentaires.
Nous en étions là dans ce qu’il convient d’appeler notre « relation » quand un jour, sans raison, je ne reçus aucun message. J’en fus étonné, mais pas vraiment inquiet. Après tout, je ne savais pas grand chose de sa vie et elle pouvait fort bien avoir eu un empêchement. Les jours suivants, ce fut le même silence et aucune réponse ne me parvint, malgré les nombreux courriels que je m’étais mis à lui envoyer. Là, il se passait vraiment quelque chose d’anormal. Après une semaine, j’écrivis aux responsables de son adresse de messagerie. Or, me disait-on, il n’y avait rien à son nom, absolument rien, aucune archive, le vide. Ma chère Yseut s’était volatilisée. J’eus beau envoyer des copies de mes anciens courriels, ils affirmèrent qu’il n’en subsistait aucune trace.
Je patientai pendant un bon mois, puis subitement il me sembla que j’avais un urgent besoin de vacances. La valise bouclée en un quart d’heure, je pris l’autoroute du Sud en direction des Pyrénées. Le soir même je me trouvais dans un petit hôtel de Collioure. Par la fenêtre ouverte, on entendait le bruit calme et régulier de la mer qui venait mourir sur la plage. Cette rumeur monotone était pour moi comme une présence amie qui m’enveloppait et ne me quittait pas. Je pensais aussi que Collioure avait été la patrie du fauvisme et je me demandais ce qu’Yseut aurait bien pu dire sur Matisse. Je suis sorti boire un verre et j’ai flâné dans les rues étroites de la cité. Chaque fois que j’entendais un pas de femme, je me retournais avec l’espoir que ce fût elle, moi qui ne l’avais jamais vue.
Le lendemain, je repris la voiture et commençai à gravir les contreforts pyrénéens en suivant les indications du GPS. Puisqu’elle m’avait donné autrefois son adresse, le moment était venu de s’en servir. Arrivé à l’entrée du village, je m’arrêtai un bon moment. Le paysage était magnifique, époustouflant même. Comme il devait être agréable de vivre ici ! Et dire que je n’avais même pas emporté mes pinceaux ! Je commençais à mieux comprendre ce qu’elle me disait, et certaines de ses phrases, qui revenaient à ma mémoire, prenaient tout leur sens, ici, au milieu de ces montagnes colossales. C’était un monde minéral dans lequel l’homme se sentait superflu. Pour survivre, il lui fallait donc trouver de bonnes raisons. En même temps, la beauté qui se dégageait de ces pics, le trouble qui vous prenait en contemplant ces gouffres, vous donnaient l’impression d’avoir enfin atteint le bout du monde. Après cela, il ne pouvait plus rien exister, cet endroit était le terme où toute vie devait s’achever.
Le temps passait et, si je me plongeais ainsi dans d’intenses méditations, c’était aussi parce que j’avais peur de reprendre mon véhicule et de parcourir le dernier kilomètre qui devait encore me séparer de ma destination. Allons, il fallait bien y aller ! Je repris le volant et, après avoir traversé le village et gravi une pente, je me trouvai sur le sentier signalé dans la fameuse lettre. Une maison, deux maisons, une troisième un peu en retrait, puis plus rien. J’ai encore roulé un peu, au pas, mais me suis vite trouvé dans un chemin de terre qui semblait se perdre dans la montagne. Je sortis de la voiture pour tenter de distinguer quelque chose, mais non, il n’y avait pas d’autres habitations que les trois maisons que j’avais aperçues tout à l’heure. Autour de moi s’étendait la chaîne pyrénéenne, grandiose, imposante, silencieuse aussi, presque inhumaine. J’étais là avec mon angoisse de ne pas retrouver Yseut (mais également, faut-il l’avouer, avec ma peur devant la possibilité de la trouver), et je me sentais tout petit et dérisoire devant ces montagnes qui occupaient l’espace jusqu’à l’horizon, m’écrasant de leur masse de pierre et complètement insensibles à ma peine. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi seul et aussi désemparé. Au-dessus de moi, seule trace de vie dans ce décor, un vautour tournoyait et, se laissant emporter par la seule force d’un courant ascensionnel, il parvenait à planer indéfiniment sans jamais donner un seul coup d’aile. C’était le dieu des cimes et il était ici chez lui, fabuleusement majestueux. La vie, soudain, me sembla toute proche de la mort, comme si seule une mince paroi les séparait. Il suffisait, pour s’en convaincre, de contempler cet oiseau au vol superbe et de se rappeler, l’instant d’après, que ce n’était qu’un charognard. Troublé par cette pensée qui brisait mes certitudes, je remontai dans la voiture, fis demi-tour et me laissai descendre jusqu’aux maisons.
L’une portait le numéro 2, l’autre le 3 et la dernière, allez savoir pourquoi, le 7. Comme c’était le 4 que je cherchais et que son absence déclenchait en moi un immense découragement, je suis allé frapper à l’une des portes. Une petite vieille m’ouvrit d’un air soupçonneux et réprobateur. Non, le numéro 4 n’avait jamais existé. La commune était passée directement au 7 pour le cas où on construirait un jour sur le terrain disponible, mais ce n’était pas demain que cela arriverait. Le village se vidait, les jeunes partaient vivre en ville et, à part quelques touristes qui passaient sur le chemin en été pour faire des randonnées, on ne voyait plus personne. Une nommée Yseut ? Bien sûr que non ! Elle n’avait jamais entendu parler d’elle ! Avec un nom étrange comme cela elle ne l’aurait pas oubliée.
Je me suis retrouvé dans la voiture sans trop savoir comment. De grands coups sourds résonnaient dans ma tête et je n’arrivais plus à réfléchir. Je m’arrêtai sur la place du village et entrai dans le seul café existant. Il était vide, bien entendu. Quand le patron entra, il me dévisagea tout de suite d’un air soupçonneux (lui aussi). Mais quand je commandai un cognac, il prit une mine franchement renfrognée. Comme il restait là à son comptoir en train de m’épier – avait-il peur que je lui vole sa bouteille ? –, je lui demandai s’il ne connaissait pas une certaine Yseut, qui se passionnait pour la peinture. D’un ton rauque, il répondit que s’il y avait eu un peintre dans le patelin, tout le monde l’aurait su, mais que de toute façon ce n’était pas d’artistes qu’ils avaient besoin, les gens d’ici, mais d’un vrai peintre en bâtiment, pour rafraîchir un peu les façades. Je payai ma consommation et, sans un mot, regagnai la voiture.
La descente vers Collioure fut pénible. Il faisait chaud, mais à l’horizon les montagnes étaient dissimulées par une brume blanche qui allait en s’épaississant. Manifestement, un orage se préparait et il promettait d’être violent. Je ne savais que penser. M’avait-elle menti en inventant une fausse adresse ? Savait-elle pertinemment que le numéro 4 n’existait pas, ou bien avait-elle inventé un nom de rue au hasard, après avoir pointé un village sur la carte ? Cela ne lui ressemblait pas. Elle s’était montrée trop sincère et trop présente pendant tout le temps qu’avait duré notre correspondance. Avait-elle seulement existé et n’avais-je pas tout inventé ? Mais dans ma poche je sentais la copie de son dernier courriel, ce qui au moins prouvait que je n’étais pas fou. Il fallait me rendre à l’évidence, mon bon génie avait disparu pour toujours. Un grand vide s’installait progressivement en moi, que je ne savais comment combler. Y parviendrais-je jamais ?
Il faisait nuit noire quand je garai la voiture à proximité de l’hôtel. Les premières gouttes, énormes, commençaient à s’écraser sur le pare-brise. J’étais parqué devant une galerie d’art et, instinctivement, j’ai jeté un coup d’œil à la vitrine. Ce que je vis alors me laissa sans voix. Bien en évidence, sur un chevalet, se trouvait une toile intitulée Soleil couchant. Elle représentait des montagnes avec un petit chemin de terre à l’avant-plan. Dans le coin inférieur droit, une touffe de lavande irradiait de tout son éclat. C’est à ce moment que le premier éclair zébra le ciel et que l’éclairage public s’éteignit tout d’un coup. Il me fallut tâtonner dans le noir et raser les murs pour parvenir jusqu’à l’hôtel. J’étais complètement trempé. Derrière son comptoir, la gardienne de nuit me tendit la clef de la chambre. Elle me dévisagea et, sans rien dire, esquissa un sourire d’un air étrange.
L’éclairage de secours donnait aux lieux un caractère insolite. Bien entendu, l’ascenseur ne fonctionnait plus. Je gravis l’escalier comme je pus, et arrivai enfin au bon étage. J’étais exténué et me suis affalé sur le lit. Ce n’est pas pour autant que je trouvai le sommeil, car les idées s’enchevêtraient dans ma tête.
J’entendis des bruits de pas dans le couloir. C’étaient ceux d’une femme. Elle frôla ma porte puis pénétra dans la chambre voisine, où elle s’enferma. Le bruit de la clef dans sa serrure résonna longtemps à mon oreille ; je m’endormis enfin. Quand je m’éveillai, un frais parfum de lavande flottait dans l’air de l’aube.
Jean-François Foulon