N°19 – La Galette

Louis-Gabriel Montoya

     Nous retrouvons aujourd’hui un écrivain « maison », qui n’avait pas écrit de nouvelles depuis quelques mois, occupé qu’il est à composer son premier roman. Pourquoi avoir interrompu cet opus magnum pour retourner à la petite forme ? « Parce que, ma chère Fantine, vous me disiez manquer de texte pour cette fois » répond le brave Montoya, toujours prêt à offrir ses bons offices littéraires.

     Et pourquoi donc une galette ? Là encore, laissons parler l’auteur : « Il me fallait écrire, vite, une histoire ; et comme j’étais tout entier plongé dans une autre – l’action de mon roman en cours –, je ne savais où puiser une idée. La nouvelle de Maupassant, Les Rois, m’est alors revenue à l’esprit, et je me suis proposé de fabriquer, très artificiellement, une nouvelle histoire à partir de celle-là, en écrivant, phrase par phrase, le contraire de ce que disait cet admirable modèle. C’est ainsi qu’au lieu de : « Ah ! (…) je crois bien que je me le rappelle, ce souper des Rois, pendant la guerre ! », j’ai écrit, sans savoir le moins du monde où me mènerait ce début : « Ah ! j’imagine ce que pourraient être nos petits déjeuners, ma tendre amie, quand nous serons réunis ! » Au lieu d’un passé, un futur, au lieu d’un souper, un petit déjeuner, et de la tendresse au lieu de guerre, c’est ma foi une entrée en matière comme une autre. Mais alors que j’avais follement projeté de continuer ce procédé tout au long du récit, ce modeste matériau initial me requit, exigea que l’on s’occupât de lui. Cette phrase fit naître la suivante, et ainsi de suite… après quatre paragraphes, j’avais toute l’histoire en tête. Encore y trouve-t-on quelques références aux Rois de Maupassant, que le lecteur s’amusera, peut-être, à relever. »

     Mais n’y a-t-il pas, dans cette histoire, une autre source d’inspiration ? « Vous voyez juste, Fantine : je me suis souvenu d’Owen Wingrave, d’Henry James, de l’accusation de lâcheté portée par la jeune Kate contre le héros, et de l’acte de bravoure que celui-ci se sent obligé d’accomplir, pour la contredire. Mon Gaël Monsagnac est, en quelque sorte, un moderne Owen, mais c’est au-devant d’un ministre, et non d’un spectre, qu’il s’élance – ce qui n’est pas toujours mieux. »

     Certains, peut-être, seront-ils choqués par le cynisme du finale ? « Je n’ai pas su résister à cette fantaisie, quelque peu gauloise, et dont l’évidence s’imposait à ma plume. Peut-être y trouvera-t-on l’idée diffuse que telle est la nature profonde de l’homme ; peut-être n’y verra-t-on d’autre message que le goût de la farce. »

Fantine Briochard

 

LA GALETTE

À Bechara El-Khoury

     « Ah ! j’imagine ce que pourraient être nos petits déjeuners, ma tendre amie, quand nous serons réunis ! Ils seront royaux, par ta seule présence. Tous les ors de la République en terre étrangère, qui ne sont pas les moins luisants, pâliront devant l’or de ta chevelure. Oui, l’or naturel et vainqueur d’une reine éteint celui qu’à grand peine et à grands frais nos élus s’emploient, depuis deux siècles, à faire briller. Ma Restauration, c’est toi. »

     Gaël Monsagnac écrivait à sa maîtresse Florine Condeyras, un matin de juin 2006, tout en déjeunant, dans son lit, d’une vaste tartine beurrée, qu’il trempait, défiant les conventions, dans un bol de café au lait ; et le beurre, subitement chauffé par le breuvage, fondait, s’y échappait en petits filaments dorés.

     « Peste soit du Quai d’Orsay qui m’envoya à Ulan-Bator, où je m’ennuie, de toi et de tout. Les jours, pourtant, sont remplis à ras-bord : de réunions chez l’ambassadeur en cocktails à  l’Institut culturel français, d’une conférence qu’il donne à un article qu’il gribouille, d’une leçon de français qu’il organise à la rencontre de quelque officiel mongol, l’attaché culturel a peu de temps à mettre, dans son agenda, à la colonne Rêverie. Mais cette colonne imaginaire chapeaute et envahit toutes les autres. Je suis donc un diplomate rêveur, un orateur, un fonctionnaire, un rédacteur encore et toujours rêveur.

     « Et mes rêves, c’est vers toi, Florine, qu’ils vont. Ce matin, le goût du beurre que j’ingurgite me rappelle celui de l’immense galette qui fut servie chez l’ami Cascarimy, il y a cinq mois maintenant, lors de notre première rencontre. Ce dîner avait bien mal commencé : en tendant le bras pour saisir la cruche d’eau, j’avais laissé tremper la manche de ma veste dans la saucière à mayonnaise. Fugaku Onishi, le compositeur, me signala discrètement cet impair, l’index mollement pointé vers ma manche, le sourire enchanté. Alors je regardai ma manche, puis je le regardai lui d’un air qui voulait exprimer plus de gratitude que de confusion ; il fit un petit signe de la tête en riant, d’un de ces charmants rires nippons qui dédramatisent les ridicules d’autrui, et je fis en retour ce même petit signe de la tête en riant du même rire. Te souviens-tu de cela, toi qui prétends ne pas avoir la mémoire des anecdotes ? Te rappelles-tu au moins l’étrange façon dont tu me cherchas querelle, ce soir-là, sur la politique, quand il fut dit que je travaillais aux Affaires étrangères ? »

     À ce point de sa lettre, Gaël Monsagnac cessa d’écrire, et ses yeux quittèrent l’écran de son ordinateur portable pour errer au plafond. Se remémorer son aventure, c’était une manière de se relier à son amie, d’enjamber les milliers de kilomètres qui le séparaient de Paris, pour retrouver son adorable petite tête blonde, son mince corps enveloppé dans une robe vichy bleu ciel, parfumée d’ylang, de rose et de musc, dans un ensemble beige de chez Courrèges, ou simplement dépouillé de tout ornement pour se donner à lui avec passion. Lentement, sans lassitude, avec un plaisir toujours égal, il revit en pensée le dîner de leur première rencontre.

     Ce soir-là, on tirait les Rois chez Pierre Cascarimy, son camarade de lycée, devenu en quelques années l’un des principaux collectionneurs de tableaux que comptait Paris. Après un solide repas, auquel onze convives firent justement honneur, car la chère était délectable, fut présentée à la petite société, au milieu d’exclamations admiratives, une galette comme on n’en avait jamais vu, préparée tout exprès par le grand pâtissier Gendron, brillante de croûte, craquante de pâte, incomparable par la tendresse de sa frangipane et de dimensions jamais atteintes. Il se trouva que Gaël eut la chance de tomber sur la fève – la chance ou, par certain côté, la malchance, car il fut mis dans la rude nécessité de se choisir une reine. Il ne connaissait pas Florine depuis plus de deux heures, et quoiqu’il eût une folle envie de la prendre pour reine, de ceindre son front d’une couronne de papier, puis de l’enlever aux yeux de tous et de disparaître avec elle pour toujours, il estima, en diplomate et en homme du monde, que le seul choix possible était celui de Madeleine M., en raison de leur vieille amitié, et parce qu’elle était l’aînée des quatre célibataires présentes.

     Florine Condeyras prit-elle ombrage de n’avoir pas été choisie ? C’est ce qu’il crut d’abord, lorsqu’il l’entendit incriminer vertement son métier… mais il avait renoncé dès longtemps à comprendre quelles motivations animent les femmes dans ce qu’elles disent ou ce qu’elles font.

     – Et vous, Monsieur, à quoi passez-vous vos journées ? avait-elle demandé tout soudain.

     – Je suis diplomate, en charge de questions culturelles.

    – Ça ne m’étonne pas ! Depuis le début de ce dîner, vous échangez bon nombre de paroles avec nous tous, vous nous faites parler de sujets très divers, vous sondez nos opinions, mais il est impossible de connaître la vôtre sur quelque sujet que ce soit.

    – Interrogez-moi sur mes idées, et je vous répondrai du mieux que je pourrai, c’est promis !

    – Vous arrive-t-il d’être en désaccord avec la position du gouvernement, telle que votre fonction vous oblige à la défendre ? Eh bien ? vous gardez le silence… Je crois qu’un peu de sincérité s’impose, puisque la présente réunion n’a rien d’officiel : peut-être reconnaîtrez-vous que la raison d’Etat, cent fois par jour, vous contraint de taire toute objection morale. Et cette tendance vous retient de suivre votre instinct dans la vie. Toujours il vous faut penser à ce que dictent la bienséance, l’intérêt supérieur de la nation, ou plus fréquemment l’intérêt médiocre de l’exécutif en place.

     Gaël Monsagnac sourit à cette algarade et répondit tranquillement :

     – Mais la raison d’Etat n’est pas toujours une totale déraison. Il arrive même, par hasard, qu’elle s’accorde avec la morale.

   – Il y a autre chose que je reproche à votre corporation, comme à celle des politiciens, reprit Florine : la tendance à ne jamais dire les choses de façon directe. Toutes ces circonvolutions blessent la vérité ; parler de discussion franche pour évoquer un profond désaccord, de flexibilité du travail pour cacher pudiquement la croissante précarité de l’emploi, de loi du marché quand la loi véritable et cruelle est celle du profit… tous ces euphémismes, toutes ces rondeurs vous habituent, à votre corps défendant, à vivre dans la compagnie du mensonge.

   – Je vous trouve… très franche, Mademoiselle, et votre opinion m’intéresse beaucoup !

    – Tenez ! N’y a-t-il pas un dossier, qui ressortirait à votre domaine, et dans lequel la position de la France heurterait votre conscience ?

    – Voyons… Si j’étais certain que cette conversation restât secrète, je dirais qu’il en existe plusieurs. L’absence d’Israël à l’Organisation Internationale de la Francophonie, par exemple, alors que ce pays compte une plus grande proportion de francophones que certains autres, pourtant membres, comme le Laos ou l’Égypte. Mais vous savez, nous ne pouvons pas faire grand-chose : la France, quoiqu’elle soutienne cette candidature, n’est pas seule à décider…

    – Eh bien, si vous avez du courage, téléphonez donc à votre ministre pour lui signaler votre préoccupation.

   – Comment, maintenant ? Mais vous n’y pensez pas ! Je n’appelle pas mon ministre à dix heures du soir, moi ! À moins d’avoir affaire à un incident majeur par son importance et par son urgence…

    – Et pourquoi pas ? Dites-lui que cela vous est cher, que vous en faites une affaire de principe, et que la France devrait, à vos yeux, peser de tout son poids pour remettre à l’ordre du jour la question.

     Alors le jeune Monsagnac fut pris d’un coup de folie. Il voyait bien que le défi lancé par sa belle voisine avait pour but de le séduire ; et lui, qui ne désirait rien d’autre que de la conquérir, se souvint des romans de chevalerie, de ces héros de jadis, prêts à braver tous les dangers pour servir leur dulcinée. Il s’empara donc de son téléphone cellulaire, et l’assemblée médusée l’entendit demander, d’une voix pleine d’autorité, le ministre Douste-Blazy.

     – Monsieur le ministre, pardonnez-moi de vous solliciter à une heure si tardive, mais il s’agit d’une question de première importance. Je me nomme Monsagnac, je suis au Quai d’Orsay sous la responsabilité de M. de Beaugency… Oui, c’est ça, aux affaires culturelles… Je sais bien que ce n’est pas la voie hiérarchique, mais l’urgence me porte à m’adresser directement à vous… Pourrais-je vous rencontrer demain matin ?… Je ne peux pas vous dire tout de suite ce qui m’amène, il y a du monde autour de moi… À neuf heures à votre bureau ?… J’y serai, monsieur le ministre… Je vous remercie…. Au revoir, monsieur le ministre.

     Parmi les convives, certaines mines étaient hilares, d’autres incrédules :

     – Tu nous as bien fait marcher, il n’y avait pas plus de ministre que d’Empereur de Cochinchine au bout du fil ! plaisanta Chavaudray, le peintre.

     Mais Pierre Cascarimy, qui connaissait le fond d’impétuosité de son ami, et qui savait de quels coups d’éclat il était capable pour une femme, paraissait consterné :

   – Sans doute une mouche tsétsé t’aura piqué lors de ton récent voyage en Tanzanie. On a brisé des carrières pour des fantaisies moins grandes que la tienne !

     – Eh bien, si c’est brisé, c’est brisé ! nous n’allons pas nous ronger les sangs, alors que le champagne pétille si joyeusement dans nos verres, et que cette galette blonde émoustille un appétit qu’on croyait vaincu pour longtemps ! répondit Gaël, l’air crâne.

     Le lendemain, en se dirigeant vers le ministère, le jeune homme croyait marcher au supplice. Dans l’imposant bureau du ministre, il se sentait écrasé par les portraits d’hommes illustres, suspendus aux murs tendus de velours ciselé, les admirables pièces de mobilier national, les bronzes séculaires. Après l’avoir entendu plaider la cause d’Israël au sein de la francophonie, Philippe Douste-Blazy prit une expression renfrognée.

     – Et c’est pour cela que vous m’avez appelé hier soir à dix heures et demie ? Vous avez perdu l’esprit, jeune homme ! D’abord, cette question relève de Mme Girardin, ministre déléguée à la francophonie.

   – Oui, mais c’est auprès de vous qu’elle est déléguée. J’ai pensé qu’une intervention de votre part… aurait plus d’influence.

     – Mais vous imaginez que l’influence peut déjouer le règlement d’une institution internationale de cet ordre ! Cinquante-quatre États sont membres de l’Organisation ; il faut l’unanimité de ces cinquante-quatre pour admettre un nouveau membre. Tant que le Liban s’oppose, je pourrais remuer ciel et terre que cela ne servirait à rien.

    – Mais peut-être… la France aurait-elle les moyens d’engager avec le Liban un dialogue discret, à ce sujet ? Entre francophones, on peut bien se comprendre.

    – Vous êtes un jeune diplomate, Monsagnac. Vous apprendrez qu’il y a un temps pour tout, sous le soleil ; un temps pour obtenir des faveurs, un temps pour consolider les liens. Avec le Liban, la France possède en ce moment de bien plus puissants intérêts que ceux dont vous faites mention. Mais qu’est-ce qui vous pousse si éperdument vers cette cause, au point de bouleverser le protocole ?

    – Je ne sais, le sentiment d’une injustice, sans doute. Et puis j’ai grandi dans une famille pentecôtiste, et mon père a toujours hautement révéré le peuple de la Bible, qu’il tient pour nos ancêtres en esprit. Or quoique je sois aujourd’hui fâché avec toute religion, j’ai gardé le respect des ancêtres.

   – Je suis catholique, Monsagnac. Mais ce qui guide mon action, ce n’est pas l’intérêt du Saint-Siège, c’est celui de la France seule.

     – Je sais, monsieur le ministre. »

     Malgré cet échange peu prometteur, et dans des conditions qui seront révélées dans un instant, Gaël avait obtenu cette promesse : « Je vais voir ce que je peux faire. » Et quoique rien ne se fît de décisif en la matière, le jeune homme fut récompensé de sa témérité. Il obtint de Mlle Condeyras un premier rendez-vous, puis un deuxième, et l’idylle s’engagea.

     Au souvenir de ces jours heureux, le visage du jeune homme s’empourpra, son cœur battit plus fort. Il reprit la rédaction de sa lettre :

     « Mais ce que tu ne sais pas – car tu ne connais qu’une partie de l’histoire dont tu es l’héroïne –, c’est la façon dont s’acheva mon rendez-vous chez le ministre, au lendemain de notre dîner d’épiphanie. Il est ma foi grand temps que tu apprennes ce morceau :

     « Un silence pesant s’était abattu sur le fastueux bureau, car je voyais bien que le ministre me prenait pour un mufle ou un fou. Je réfléchissais aux moyens de briser la glace, car entre nous, la température psychique fléchissait drastiquement. M. Douste-Blazy consulta sa montre ; puis d’un air déjà distrait :

     – Est-ce tout ?

    – Monsieur le ministre, je dois vous faire une confidence. Si je vous ai appelé hier, si je vous suis venu voir aujourd’hui, c’est pour répondre à un défi.

    « M. Douste-Blazy leva bien haut ses sourcils.

     – Un défi ?

     – Oui, c’est idiot, c’est… c’est une histoire de femme.

     « L’œil du ministre s’alluma, et un large sourire barra son visage.

     – Que diable ne le disiez-vous ! Une femme, donc, Jésus Marie Joseph ! voilà qui est bien. Nous sommes français, jeune homme, et l’amour passe la raison d’État. Eh ! il faut que vous soyez rudement ensorcelé, pour avoir commis cette folie !

    – Oui, je l’avoue : cette jeune personne est d’une rare beauté, et je ne rêve que de la posséder. Hier soir elle me jugeait sans courage, incapable de défendre mes idées ; j’ai vu dans cette provocation une épreuve initiatique, une épreuve d’amour.

    – Je suis cardiologue, ne l’oubliez pas ! je comprends les choses du cœur. Enfin, faites attention, tout de même : la sentimentalité se perd chez beaucoup. Je vais à mon tour vous faire une confidence : avant que vous ne me révéliez le fin mot de l’affaire, j’avais douté de votre aptitude à la carrière diplomatique. Trop atypique, me disais-je, trop idéaliste ; bon pour le militantisme associatif. Je comptais appeler Beaugency pour lui parler de vous – défavorablement, dois-je l’avouer. Mais le courrier du cœur me passionne. Dites à cette jeune beauté : le ministre va voir ce qu’il peut faire. Et tenez-moi au courant, n’est-ce pas ? À présent, vous devez avoir faim, je vous vois blême, exténué. Peut-être ne refuserez-vous pas un petit déjeuner à mes côtés ?

    « Voilà donc comment je fus invité, ce samedi 7 janvier 2006, à la table du ministre, en compagnie de trois diplomates grisonnants, à face boudeuse. Et voilà comment le romantisme ministériel me sauva d’une rétrogradation, ou plus probablement de l’infâme placard. Comme au temps de Berlioz, où diable la sensibilité va-t-elle se nicher !

     « Tu sais la suite : comment le ministre me rappela trois mois plus tard pour me proposer la Mongolie, son assurance que j’y trouverais un peuple attachant et ami de la France, ce qui, ma foi, n’est pas faux, et sa promesse de proposer mon nom pour Londres au bout de deux ans. Je n’ai pas su dire non ; quand on se voue à la diplomatie, il faut admettre de voir du pays.

     « Lorsque cette lettre te trouvera, compte six jours et tu me verras débarquer chez toi : je suis en congé du 15 au 30. En attendant, je t’embrasse et t’adore, chère fleur des champs. Ah, qu’il me tarde de reprendre avec toi mes petits déjeuners ! C’est tellement mieux qu’un ministre ! »

     Gaël Monsagnac s’étira, bailla, but ce qu’il lui restait de café. Puis il se tourna vers la jeune attachée tchèque qui avait partagé sa nuit, pour récolter d’elle un dernier baiser avant de commencer le travail du jour. Elle referma le roman policier qu’elle lisait pour l’instant et le posa sur sa table de nuit.

Louis-Gabriel Montoya

7 Comments

    1. Merci beaucoup, cher Michel, vos encouragements me réchauffent le cœur ! Le mot « fantastique » m’a fait sourire, car il n’y a rien de surnaturel ni d’inexpliqué dans cette Galette… mais le genre fantastique n’a pas l’exclusivité du mot. Et puis… un ministre français qui parle un français à peu près correct, c’est peut-être, après tout, une incursion dans le surnaturel !

      1. Cher Jean-David,

        En effet, j’utilisais le mot «fantastique» à dessein, connaissant votre goût pour le genre, goût que je partage. Ici, c’est l’adjectif dont je me servais pour vous dire mon admiration.
        Mais y a-t-il des ministres français qui ne maîtrisent pas la langue? Ici, surtout à Ottawa on en a, mais le pire c’est que la moitié des ministres canadiens, sciemment nommés par Justin Trudeau, ne savent même pas un mot de français. Et ils se demandent pourquoi les Québécois veulent faite l’indépendance…

        1. Cher Michel,

          Merci beaucoup de votre si aimable message ! (Et j’avais bien compris que c’était à dessein que vous disiez « fantastique » !)
          S’il y a des ministres français qui ne maîtrisent pas la langue ? Il faudrait plutôt se demander s’il en est encore qui la maîtrisent. Quand on écoute des émissions politiques des années 70, 80, on s’aperçoit à quel point on a chuté dans la pratique du français. Non que le discours politique fut alors digne de Chateaubriand ou de Lamartine. Mais au moins parlait-on français.
          Quant à l’indépendance du Québec, et quoique je n’aie pas, en tant que franco-israélien, à me prononcer dans un débat interne à votre pays, je dirais que… toute ma sympathie est acquise à cette cause !

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